Une jeune anglaise est décédée à Paris après avoir pris ce qu’elle pensait être de la cocaïne. Cette nouvelle molécule, encore méconnue, pourrait faire des ravages. Cela ne devait être qu’une banale soirée en discothèque. Dans la nuit du 29 au 30 avril, Julia*, une Anglaise de moins de 30 ans, se rend dans le vingtième arrondissement de Paris. Là, elle retrouve dans un appartement l’une de ses meilleures amies qui lui fournit un peu de drogue, qu’elles pensent toutes deux être de la cocaïne. Comme le raconte le Journal du dimanche (JDD) dans un article, les analyses toxicologiques vont démentir cette hypothèse: la molécule qui a causé la mort de Julia appartient à la famille des NBOMe. Découverte en 2003, et arrivée sur le marché français dix ans plus tard, elle ressemble à s’y méprendre à de la cocaïne. Visuellement, du moins. Il s’agit d’une « molécule psychédélique, présentée comme un ersatz de LSD aux effets hallucinogènes », raconte au JDD un pharmacien de l’Esla, une équipe spécialisée dans les soins en addictologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Elle est souvent vendue sur internet à faible coût, sous le faux nom de « mescaline synthétique ». Le pharmacien poursuit: « le problème, c’est qu’on sait très peu de choses sur ses effets et ses méfaits, sinon qu’elle est très active dès le microgramme et donc impossible à doser soi-même. » Ceux qui ont consommé du NBOMe évoquent de fait des effets néfastes comme « la tachycardie », « l’hypertension », « les convulsions », « les maux de tête », ou encore la paranoïa. Plusieurs dizaines de morts ont par ailleurs été associées à cette molécule dans le monde, dont au moins quatre en Europe. S’il s’agit du premier décès en France, les services hospitaliers n’en paraissent pas moins inquiets. Car depuis trois ans, ils recevraient de plus en plus de patients ayant pris des NSP (nouvelles substances psychoactives), dont du NBOMe. Le JDD raconte ainsi que l’un des patients de l’Esla se serait plaint de crises d’angoisse survenant des mois après la prise de cette dernière molécule. L’amie de Julia lui ayant donné la drogue, britannique mais installée en France depuis plusieurs années, a été mise en examen et placée sous contrôle judiciaire. Les motifs: « infraction à la législation sur les stupéfiants » et « homicide involontaire ». Le père de la victime, lui, a préféré parler de « tragique accident », et non d’un meurtre.