La situation semble s’être encore dégradée au Yémen en 2016, comme le soulignent tous les rapports des ONG défendant les droits de l’homme à travers le monde. De nombreuses personnes ont ainsi été arrêtées par des hommes armés appartenant à Ansarullah, la branche politique des Houthis, à leur domicile, sur leur lieu de travail, à des postes de contrôle ou dans des lieux publics tels que des mosquées. Ces arrestations ont eu lieu sans mandat judiciaire ni motif officiel, et sans que soit révélé le lieu où les personnes étaient emmenées ou allaient être détenues. De nombreux détenus ont été retenus dans des lieux non officiels, y compris des habitations privées, sans être informés des motifs de leur détention et sans avoir la possibilité d’en contester la légalité ; ils n’avaient notamment pas la possibilité de consulter un avocat ni de saisir les tribunaux. Certains ont été victimes de disparition forcée et incarcérés dans des lieux tenus secrets. Les Houthis refusaient de reconnaître leur détention, de fournir des informations à leur sujet ou de les autoriser à rencontrer un avocat et leurs proches. Des détenus ont été torturés et maltraités. En février, une famille a raconté qu’elle avait vu des gardes battre l’un de ses proches dans le centre de détention de la Sécurité politique à Sanaa. Les forces anti-Houthis et leurs alliés ont mené une campagne de harcèlement et d’intimidation contre le personnel des hôpitaux, et mis en danger des civils en stationnant des combattants et en établissant des positions militaires à proximité d’établissements médicaux, en particulier lors des combats dans la ville de Taizz, dans le sud du pays. Trois hôpitaux au moins ont dû fermer en raison des menaces lancées contre leur personnel. Par ailleurs, les Houthis et leurs alliés ont restreint la liberté d’association dans les zones qu’ils administraient de facto.